Alors, c’est quoi exactement,
la Gestalt-thérapie ?
Sois ce que tu es – et ce que tu peux encore devenir !
Quand je veux expliquer aux gens ce qu’est la Gestalt-thérapie, je commence souvent par une question
:
« Quand tu as froid, qu’est-ce que tu fais ? » En général, on me répond
: « Je mets quelque chose de chaud », « J’allume le chauffage
», « Je bois un thé chaud », « Je prends un bain chaud »,
etc. Ma deuxième question est alors : « Comment sais-tu que c’est exactement ça
qu’il te faut ? » Et là, certains me répondent :« Par expérience. »
Cela veut dire que nous connaissons en général non seulement notre problème, mais aussi notre solution – celle qui nous aide à répondre à un besoin, à « fermer une Gestalt ». Car la faim, le froid, le désir… sont des besoins ouverts. Et déjà cela fait partie de la Gestalt-thérapie.
Mais le mot Gestalt désigne aussi notre être humain dans sa globalité, notre
personnalité.
Notre vie se déroule en cycles. On se lève le matin, on se couche le soir.
Entre les deux, il se passe de nombreuses choses qui nous marquent et nous transforment. En règle générale, un cycle se clôture quand nous sommes en
paix avec ce qui s’est passé. Mais parfois, un cycle reste ouvert, par exemple quand une dispute n’a pas été résolue.
À l’échelle d’une vie, beaucoup de Gestalten de notre enfance ne sont pas closes – notamment si nous
avons été blessés ou humiliés par des parents, des frères et sœurs, ou des camarades de classe.
C’est avec ce genre de thèmes que des personnes viennent me consulter.
Victor Hugo Yanez Pina, Künstler des Figurenensemble
Ton vrai MOI habite en toi depuis longtemps déjà !
On raconte que Michel-Ange – ce génie de l’art – sculptait des œuvres extraordinaires à partir de blocs de marbre bruts.Un jour, selon la légende, une famille fortunée vint le visiter pour admirer son talent. La dame de
la maison lui demanda : « Michel-Ange, comment faites-vous pour qu’un cavalier sur un cheval sorte
d’un simple bloc de marbre ? »
L’artiste aurait répondu : « Je ne fais rien du tout ! La sculpture est déjà dans le bloc
– je ne fais qu’enlever ce qui est en trop. »
C’est exactement ainsi qu’on peut imaginer le travail d’un accompagnant gestalt-thérapeutique.
Il met à disposition de son client des outils qui lui permettent de retirer – ou plutôt de dissoudre – tout
ce qui est superflu et qui l’empêche de vivre pleinement sa véritable Gestalt, son être profond.
L’image de l’être humain en Gestalt-thérapie
La Gestalt-thérapie est une approche psychothérapeutique expérientielle, à la fois issue de la psychologie des profondeurs et de la pensée
systémique. Elle repose sur une vision humaniste de l’être humain. Dans l’ici et maintenant d’un cadre thérapeutique protégé, elle favorise la
capacité de contact – avec soi-même et avec les autres – ainsi qu’une prise de conscience de sa propre situation de vie. La relation thérapeutique repose donc sur la bienveillance et une attitude
empathique.
L’être humain est fondamentalement considéré comme capable de donner du sens à sa vie et de surmonter ses blocages – ces « impasses » – par ses
propres ressources.
À mesure qu’une personne développe la capacité de se percevoir comme un membre actif d’un ensemble (famille, équipe professionnelle, société), elle
apprend à agir de manière adaptée à la situation. Cette conscience élargit la compétence sociale et permet une meilleure relation à soi-même et au
monde.
La responsabilité personnelle est encouragée.
Quelle Gestalt donne du sens à ma vie ?
Sur le plan méthodologique, la Gestalt-thérapie ouvre un large éventail de moyens thérapeutiques : travail avec les rêves et les images intérieures, exploration directe des émotions et des sensations corporelles, recours à des formes d’expression comme la peinture ou la sculpture, jeux de rôle et clarification relationnelle.
L’identification à des aspects moins familiers de son environnement personnel permet des prises de conscience nouvelles et
profondes.
Ainsi, différents aspects de la personnalité peuvent être explorés par des méthodes comme le travail sur les
chaises, l’approche de l’enfant intérieur ou du dialogue des sous-personnalités (équipe intérieure).
Les parties inconscientes de la personnalité – désirs refoulés, besoins oubliés – sont mises en lumière et réintégrées dans l’ensemble de la personne.
Notre vie suit des cycles !
Toute notre vie se déroule de manière circulaire, cyclique – mais elle avance toujours. Non, nous ne tournons pas en rond. Quand un cercle se termine, un autre commence.
En Gestalt-thérapie, on parle de cycle de la Gestalt. Certains parlent aussi de vague gestaltiste.
Nous vivons de nombreuses expériences dans notre vie comme étant « accomplies » – on dit alors : « c’est une affaire qui tourne rond ».
Mais certains de ces cycles restent ouverts.
Par exemple : lorsqu’un homme de 52 ans veut faire ses adieux à son père mourant, mais n’entend de sa bouche ni un « je t’aime » ni un mot de
fierté, ni durant sa vie, ni à cet instant décisif – alors une Gestalt reste ouverte en lui.
Celle précisément qui a besoin de reconnaissance et de valorisation pour se sentir complète.
Il est possible, bien sûr, de compenser cela par un processus de résilience et de transformation
intérieure.
Mais la douleur, la blessure, la frustration demeurent.
Le travail thérapeutique vise alors à fermer ce cycle – cette Gestalt – a posteriori, et à favoriser une
forme de guérison intérieure.